Encore moins pour les plus démunis !

Subventions. Dans le Jura, plusieurs milliers de bénéficiaires d’aide alimentaire de Secours populaire, Restos du Cœur, Banque alimentaire et Croix Rouge risquent de pâtir des baisses des aides annoncées

Je publie ci-dessous l'intégralité d'un article de Karine Jourdant, dans le Progrès.


L’annonce la semaine dernière par la commission européenne des nouveaux montants de son programme européen d’aide aux plus démunis a déclenché un véritable séisme dans le monde associatif. À l’origine de cette mesure, un arrêt de la cour de justice. Celle-ci juge illégaux le financement du programme d’aide en argent en remplacment des surplus agricoles aujourd’hui inexistants.
Conséquence : la baisse annoncée de 73 % de cette aide en 2012 et sa disparition pure et simple en 2013. Cette décision sonne comme une menace sur toutes les familles en difficulté qui survivent grâce aux denrées alimentaires que leur procurent la Banque alimentaire, le Secours populaire, la Croix rouge ou encore les Restos du Cœur. Pour les responsables de celle-ci, c’est une catastrophe.
Dans le Jura, le Secours populaire vient en aide à 850 familles. « En 2012, ce sont 600 familles que nous ne serons plus en mesure d’aider » déplore Mickaël Nasom, président de l’antenne jurassienne. Or « depuis 2008, les besoins sont croissants » observe-t-il. « L’aide alimentaire est un outil important pour l’urgence mais aussi pour l’accompagnement des personnes. »
« Pour le dernier exercice, nous avons distribué dans les 7 Centres du JURA 285 000 repas » rappelle Serge Bey, président des Restos du Cœur du Jura. Mathématiquement, « la décision qui vient d’être prise entraînerait donc une diminution de 23 %, donc 66 000 repas en moins. J’emploie un conditionnel car j’espère bien qu’elle fera l’objet d’une révision » indique-t-il.
À l’épicerie sociale de la Croix Rouge à Lons, Colette Jourdant et Andrée Raydelet ne cachent pas leur inquiétude. Ce sont chaque année environ 800 familles qui passent la porte du local de la rue Saint-Désiré. « Les produits de l’union européenne constituent l’essentiel puisque ce sont tous les produits secs, de première nécessité » souligne Andrée Raydelet. Sans les produits de la communauté européenne, plus d’huile, de lait, de farine, de riz, de pâtes ou de produits cuisinés. « Si nous n’avons plus ces produits, nous n’avons plus rien. S’ils nous suppriment cela, on ferme » commente la bénévole. Aujourd’hui déjà, l’approvisionnement est parfois problématique. « Actuellement par exemple, nous n’avons plus de sucre depuis un mois. Et l’huile ne va pas tarder à manquer. » Car les dons ne permettent pas de répondre aux besoins. Sur les 230 tonnes de marchandises distribuées chaque année par la banque alimentaire, « 115 proviennent de l’Europe » explique Claude Bottin, son président. Ce qui signifie qu’en 2012, si l’Europe applique la mesure annoncée, « ce sont 90 tonnes qui nous manqueront ». Soit 150 000 repas qui feront défaut aux 35 associations livrées par la banque alimentaire du Jura. Avant d’envisager des solutions visant à compenser le déficit, les associations prévoient d’attirer l’attention des élus afin que ceux-ci fassent entendre leur voix au plus haut niveau de l’État et des institutions européennes.

Commentaires

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