L'école de l'égalité
Il se passe quelque chose autour de l'école.
Les mouvements de parents d'élèves pour le maintien des classes menacées de fermeture traduisent une évolution en profondeur qui dépasse une simple lutte pour des moyens.
Les tracts, les manifs, les pétitions : on connaît. Cette année, et tout particulièrement dans le Jura, on sent qu'un cran a été franchi. Des parents dorment la nuit dans leur future école, d'autres passent plusieurs jours à pied sur les routes (par ce grand froid) pour rejoindre l'Inspection Académique, se relaient tous les jours pour occuper "leur" école, se saisissent de tout événement pour crier leur colère : c'est nouveau. Ils traduisent un sentiment d'injustice et une exigence d'égalité pour tous les enfants, un attachement à l'école comme un droit, comme le lieu fondamental de la construction des savoirs et de l'avenir de leurs enfants.
Nouveau aussi le sentiment de solidarité qui unit celles et ceux qui clament "Non aux suppressions de classes, ni ici, ni ailleurs", preuve que le "diviser pour mieux règner" ne fonctionne plus (ou en tout cas beaucoup moins).
Jamais la population n’a marqué un tel rejet de la politique actuelle , car c’est bien la mort du service public d’éducation qui est en jeu. Personne n’est dupe, l’école de la droite c’est celle du chacun pour soi, de l’égoïsme, de la loi du plus fort et du plus riche, écartant une grande partie de la population scolaire du droit à l'éducation et à la poursuite d'études.
L'école de la droite tourne le dos non seulement aux aspirations de la population, mais également à tous les acquis des chercheurs et des pédagogues. Le rôle de la scolarisation en maternelle dans la prévention de l’échec scolaire est incontestable. Une école plus égalitaire nécessite aujourd'hui de relancer une éducation prioritaire qui soit soutenue par des moyens d’une toute autre ampleur que ces dernières année.
C’est avant tout une école humaniste et progressiste, laïque, indépendante des logiques de marché et de l’utilitarisme économique. C’est une école qui renoue avec la culture, la connaissance et les idéaux collectifs. Une école qui permette à tous les élèves, scolarisés de 3 à 18 ans, d’acquérir une culture commune, une qualification reconnue et de s’émanciper.
C’est une école où pas un jeune ne sort sans une qualification. C’est une école qui affirme la capacité de tous les élèves à apprendre et réussir, et la place au centre des politiques éducatives et pédagogiques. Une école qui donne les moyens à toutes et tous de trouver sa place.
Cette école est résolue à prendre le parti d’une réduction des inégalités contre les logiques de concurrence et de management en cours. C’est une école qui cesse de considérer ses personnels comme un fardeau, mais qui s’appuyant sur des professionnels respectés et revalorisés, dotés des moyens de bien faire leur travail, redonne aux enseignants, à tous les personnels éducatifs, aux parents d’élèves et aux jeunes toute leur place et toute leur légitimité.
C ’est enfin une école qui traite de l’urgence absolue de la refonte totale de la formation des enseignants.
L’école de l’égalité s’inscrit dans le projet global du Front de gauche et nécessite des ruptures radicales avec l’ordre établi. Ce projet nécessite une mobilisation de toutes les forces de notre société à la fois pour en débattre, en préciser les grands axes et agir pour les faire aboutir. C’est un instrument essentiel pour répondre aux attentes et aux besoins et contribuer à construire une autre société.
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